Après une période de creux, il est grand temps de relancer le blog.
Et justement voilà une belle occasion : la publication de
Fontaine, M. et Rahman, S., "Fiction, Creation and Fictionality: An Overview", Methodos 10; 2010. (pas de pagination connue)
L'article peut être consulté en ligne sur le site de la revue : http://methodos.revues.org/.
Abstract :
La réflexion philosophique sur la non-existence est une thématique qui a été abordée au commencement même de la philosophie et qui suscite, depuis la publication en 1905 de « On Denoting » par Russell, les plus vifs débats en philosophie analytique. Cependant, le débat féroce sur la sémantique des noms propres et des descriptions définies qui surgirent suite à la publication du « On Referring » par Strawson en 1950 n’engagea pas d’étude systématique de la sémantique des fictions. En fait, le développement systématique d’un lien qui articule approches logiques, philosophiques et littéraires de la fiction devait attendre les travaux de John Woods publiés en 1974 dans son livre The Logic of Fiction : A Philosophical Sounding of Deviant Logic. Un des enjeux les plus excitants du livre de Woods se situe au niveau de l’interaction entre les points de vue internalistes ou interne-à-l’histoire (principalement pragmatiques) et les points de vue externalistes ou externe-à-la-fiction (principalement sémantiques). Sur ce point, Woods fut le premier à formuler une sémantique pour l’opérateur de fiction à lire comme « selon l’histoire… » en relation à la notion logique de portée, ce qui permettait l’étude de l’internalisme et de l’externalisme. Suite au livre de Woods, loin de s’essouffler, les débats trouvaient une nouvelle impulsion. Le fait pertinent pour notre article est que la tradition phénoménologique également, l’étude de la fiction a joué un rôle central. En effet, l’une des problématiques les plus sujettes à controverses dans l’intentionnalité est celle de l’indépendance à l’existence, c’est-à-dire le fait que les actes intentionnels n’ont pas besoin d’être forcément dirigés vers un objet existant. Influencée par les travaux de Roman Ingarden (1893-1970), l’un des plus importants disciples de Husserl, Amie L. Thomasson développe le concept phénoménologique de dépendance ontologique en vue d’expliquer les processus de références inter- et transfictionnels – dans le contexte de l’interprétation littéraire par exemple. L’enjeu essentiel de cet article est de proposer une reconstruction multimodale bi-dimensionnelle de la théorie des personnages fictionnels de Ingarden-Thomasson. Cette théorie qui entend prendre au sérieux le fait que les fictions sont des créations montre la voie pour une articulation entre les approches internalistes et externalistes. Nous motivons certains changements quant à l’approche artéfactuelle - incluant une sémantique appropriée pour l’opérateur de fictionalité qui, nous l’espérons, éveillera l’intérêt des théoriciens de la littérature. L’article est à d’autres égards un panorama de la façon dont différents concepts d’intentionnalité pourraient fonder différentes sémantiques formelles pour la fictionalité. Nous proposerons enfin un cadre dialogique qui est une extension modale d’un certain système de preuve développé par Matthieu Fontaine et Juan Redmond. Le cadre dialogique développe la contrepartie inférentielle de la sémantique bi-dimensionnelle introduite par Shahid Rahman et Tero Tulenheimo dans un article récent.
mercredi, avril 28, 2010
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